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5 septembre 2011

Australie – Nouvelle-Zélande 25-20 : 53% de temps de jeu effectif !

Ces deux équipes sont les deux seules au monde qui puissent générer un tel volume de jeu à intensité maximale. La première mi-temps a vu les Wallabies passer la ligne d’avantage à plus de 60% sur leur possession alors que les All blacks restaient à un très honorable 52%. Nous touchons là l’essence même du jeu : le franchissement de la ligne d’avantage, la capacité physico-technique de forcer l’adversaire à reculer – que l’on soit utilisateur du ballon ou défenseur.

Ce très haut volume et cette très haute intensité de jeu ont entrainé un temps de jeu effectif (ou temps de jeu réel : TJR) de 43 minutes, soit une excellente moyenne de 53% de temps de jeu effectif sur l’ensemble du match avec un ballon rendu au pied à l’adversaire en moyenne toutes les 68 secondes de jeu effectif (toutes les 48 secondes effectives en première mi-temps mais seulement toutes les 110 secondes effectives en seconde mi-temps!). Les 17 premières minutes de la seconde mi-temps se sont jouées à un incroyable 61% de temps de jeu réel avec très peu de ballons rendus au pied à l’adversaire ; bien moins qu’en première mi-temps.

  1re Mi-Temps 2e Mi-temps Moyenne/total
TJR 52,5% 53,5% 53%
Coups de pied 26 sur 21min TJR 12 sur 22 min TJR Total: 38 sur 43min TJR

1 pour 68 sec TJR

Données : Claro 2011

La consistance de ces deux équipes pour franchir la ligne d’avantage balle en main ou plus rarement avec un jeu au pied positionnel fait de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande deux monstres du jeu total expansif. La clef du succès contre ces équipes reste le ralentissement des ballons dans les zones d’affrontement. Or avec les nouvelles règles sur la zone de ruck et celle en particulier du plaqueur-plaqué, il sera très difficile de le faire légalement de manière consistante. Si les truqueurs sont pénalisés comme il se doit, la Coupe du monde à venir devrait être un régal de rugby total.

Concernant ce match en particulier, il a été gagné de manière méritée par des Wallabies qui arrivent en forme pour le Mondial comme nous le prédisions depuis l’été dernier. Notons que les All Blacks, sous pression en première mi-temps, ont commis beaucoup de fautes tactiques, notamment par le travers déjà vu en Afrique du Sud (défaite 18-5), cette volonté qui confine parfois à l’obsession de vouloir écarter les ballons sans avoir fixé la défense au préalable, bafouant ainsi et de manière incroyable un principe fondamental du jeu… La défense australienne très agressive a muselé des Blacks somme toute fébriles en première période à l’image d’un Carter dont le jeu au pied fut approximatif sous la pression australienne. L’erreur tactique fut corrigée en seconde période où le premier essai néo-zélandais, après 26 temps de jeu, fut une démonstration de continuité de jeu, de franchissement de la ligne d’avantage et de recherche d’intervalle qui vit Conrad Smith conclure un mouvement de longue haleine sur une passe au contact exceptionnelle de Dan Carter.

Le rugby néo-zélandais s’est également trouvé une nouvelle « bête noire » en la personne du demi de mêlée australien Will Genia, qui, cette année, a perforé la défense néo-zélandaise tant en Super 15 (voir son essai d’anthologie de 70m marqué en finale contre les Crusaders) que dans le Tri-Nations. Genia est le meilleur 9 de la planète avec le Sud-africain Fourie Du Preez quand ce dernier est en forme. Il représente l’image même du 9: vivacité d’esprit, performance technique et physique et capacité à fixer les défenses au ras en les empêchant de glisser (son essai contre les All Blacks est un classique du genre, prenant à l’intérieur le pilier qui glisse bien trop tôt…). Son entente depuis les juniors avec son comparse Quade Cooper fait d’eux certainement la paire de demis la plus dynamique et la plus imprévisible au monde.

Pour les amateurs de stats : c’est la première fois de l’ère professionnelle que les All Blacks entrent dans la Coupe du monde sans avoir gagné le Tri-Nations. Compte tenu des prestations précédentes lors des Mondiaux 1999, 2003 et 2007, on peut considérer cette donnée comme une bonne nouvelle !

Posté le 29.08.2011 sur rugby connection, dans Analyse par Fred Claro.

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