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14 avril 2011

Derby basque, l’exception culturelle (et économique)

Posté le 01.10.2010  par Ludovic Ninet sur son blog:

Nul besoin d’être basque pour comprendre qu’une fusion entre l’Aviron Bayonnais et le Biarritz Olympique est un non sens. Trop d’antagonismes en tout genre. Trop d’ambitions de part et d’autre. Mais quand même. A l’heure du rugby des grandes villes, compter deux clubs de Top 14 dans un rayon de quelques kilomètres carrés tient aussi du non sens. De l’utopie, peut-être même. Combien de temps tiendront encore les vrais faux Basques et les faux vrais Basques en tête de classement ?

Les deux clubs, malgré une énorme augmentation à Bayonne (+33%, 3,95 millions d’euros !) et une hausse qui a suivi le mouvement général à Biarritz (+1 million), présentent des budgets tout juste sous la moyenne du Top 14 (16,18) : 15,75 pour l’Aviron, 15,39 pour le BO. Pour la première fois depuis longtemps, Bayonne, qui a trouvé son président-promoteur-mécène en la personne d’Alain Afflelou, dépasse Biarritz et son carnet de chèques en blancs, Serge Kampf.

15,39 et 15,75 millions de budget, c’est un peu plus que Brive, Castres, Montpellier ou Perpignan, beaucoup plus que Bourgoin, Agen et la Rochelle. C’est vrai. Mais c’est aussi beaucoup moins que les locomotives du Top 14, dont le seuil se situe autour de 19 millions. Ça peut suffire. Ça peut freiner, aussi. Tout le monde connaît les ambitions de Blanco. Celles du tandem Salagoïty-Afflelou, on les devine.

Or comment croire que l’expansion du rugby, soudainement, s’interrompe ou que ces deux clubs qui se partagent le cœur des supporters du pays basque (300 000 habitants) et son économie (8 milliards d’euros de PIB environ*) réussissent à suivre sans fin les standards imposés par les plus argentés ?

Depuis le début de saison, Bayonne a réuni en moyenne 14 763 spectateurs à Jean Dauger (sur une capacité totale de 16 934) et Biarritz une moyenne de 11 989 à Aguiléra (capacité totale : 13 341). Imaginons un instant qu’une seule entité rassemble en un même stade un seul et même public (on rêve, oui). Qu’il n’y ait que cet unique stade à faire évoluer. Que les pouvoirs publics et les partenaires privés se concentrent sur une équipe et pas deux. Imaginez le potentiel.

On aurait tourné notre veste et vendu notre âme, direz-vous et vous n’auriez pas tort. Mais à vouloir être compétitif dans le rugby d’aujourd’hui et dans celui de demain, ne l’a-t-on déjà fait ? Des grands noms et des symboles ont franchi le Rubicon (Lagisquet, Gonzalez dans un sens, Condom, Avril dans l’autre). Au final, qui s’en est plaint ?

En attendant l’improbable (ou la chute de l’un des deux ouvrant la voie à l’autre), louons ce pied de nez au réalisme froid du rugby d’aujourd’hui exposé ci-dessus, cette exception culturelle basque, entêtement à vouloir réussir en son clocher qui nous offre le seul et vrai derby de notre désormais rugby des grandes villes. Une réminiscence furtive (et illusoire ?) du rugby d’hier.

* Estimation réalisée à partir de documents de la CCI de Bayonne

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