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Rugbymind

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5 septembre 2011

Merci Carter ! (et McCaw)

La nouvelle de la signature de Daniel Carter avec la fédé néo-zélandaise jusqu’en 2015 m’a réjoui. La morale me plaît. Le Top 14, si fier de sa (sur)puissance financière, ne peut donc se payer qui il veut. Et certains joueurs de l’hémisphère Sud ont encore un attachement à leur maillot national supérieur à la perspective de bulletins de salaire à tant de zéros. Ouf. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, dans quelques jours, Richie McCaw suivra Carter.

Dan Carter. (Photo allblacks.com)

Pas d’angélisme néanmoins. Si Carter s’est à nouveau engagé avec la NZ Rugby Union pour porter le maillot des All Blacks avec l’objectif de disputer la Coupe du monde 2015 (il aura alors 33 ans, ce serait son 4e Mondial), c’est que le deal est tout à son avantage. Il est question d’un salaire de 850.000 dollars néo-zélandais annuels, soit 470.000 euros, une somme qui peut paraître dérisoire au regard des rémunérations qui lui étaient offertes en France (on parlait de 1,2 million d’euros proposés par le Racing-Métro) mais considérable pour la Nouvelle-Zélande. L’économie, le niveau des salaires en général et le coût de la vie (le style de vie, aussi) de ce pays de 4 millions d’habitants sont bien différents de nos standards européens.

Carter, comme cela sera vraisemblablement aussi le cas pour McCaw (j’y reviens plus bas), bénéficie par ailleurs d’une clause exceptionnelle lui octroyant la possibilité de prendre des congés sabbatiques par rapport au rugby néo-zélandais pour : se reposer ou partir jouer en Europe sur un bout de saison comme il l’avait fait en 2008-2009 à Perpignan. L’expérience, à l’époque, lui avait rapporté près de 700.000 euros pour quelques mois (et une rupture du tendon d’Achille…). Cette clause semblait la condition sine qua non pour garder Carter au pays, celle qui lui permet de conserver le principal à ses yeux : « le maillot noir », en lui laissant une double porte de sortie, mentale et financière. Elle ne sous-entend pas pour autant qu’il l’utilisera forcément. Comme il l’a dit lui-même : « Je n’y ai pas encore vraiment pensé. L’important était que je puisse avoir cette option au cas où. »

L’ouvreur des All Blacks et des Crusaders est à ce jour le deuxième meilleur réalisateur de l’histoire avec 1188 points inscrits en 79 matches derrière Jonny Wilkinson (1195 en 91, Lions Britanniques compris), mais le Néo-Zélandais détient la meilleure moyenne des grands buteurs internationaux : 15 points par rencontre.

On devrait donc apprendre dans les jours qui viennent la signature de Richie McCaw selon les mêmes termes. Pour avoir eu la chance de rencontrer un peu ces deux monstres du rugby néo-zélandais, je crois pouvoir dire que l’attachement de McCaw pour son pays et les All Blacks est plus grand encore que celui de Carter. Je le dirais viscéral. D’ailleurs, McCaw semble avoir envisagé le congé sabbatique sous le seul angle de la régénération physique et mentale afin de poursuivre sa carrière jusqu’en 2015. Ce type est Kiwi jusqu’au bout des ongles. Je me trompe peut-être mais, pour moi, jamais il ne quittera(it) la Nouvelle-Zélande, même pour tous les euros du monde.

Richie McCaw est le All Black le plus capé en tant que joueur (94 sélections) et capitaine (57 fois). Il aura 34 ans au moment de la Coupe du monde 2015.

Posté le 18.05.2011 sur Rugby connection dans Analyses par Ludovic Ninet

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5 septembre 2011

Australie – Nouvelle-Zélande 25-20 : 53% de temps de jeu effectif !

Ces deux équipes sont les deux seules au monde qui puissent générer un tel volume de jeu à intensité maximale. La première mi-temps a vu les Wallabies passer la ligne d’avantage à plus de 60% sur leur possession alors que les All blacks restaient à un très honorable 52%. Nous touchons là l’essence même du jeu : le franchissement de la ligne d’avantage, la capacité physico-technique de forcer l’adversaire à reculer – que l’on soit utilisateur du ballon ou défenseur.

Ce très haut volume et cette très haute intensité de jeu ont entrainé un temps de jeu effectif (ou temps de jeu réel : TJR) de 43 minutes, soit une excellente moyenne de 53% de temps de jeu effectif sur l’ensemble du match avec un ballon rendu au pied à l’adversaire en moyenne toutes les 68 secondes de jeu effectif (toutes les 48 secondes effectives en première mi-temps mais seulement toutes les 110 secondes effectives en seconde mi-temps!). Les 17 premières minutes de la seconde mi-temps se sont jouées à un incroyable 61% de temps de jeu réel avec très peu de ballons rendus au pied à l’adversaire ; bien moins qu’en première mi-temps.

  1re Mi-Temps 2e Mi-temps Moyenne/total
TJR 52,5% 53,5% 53%
Coups de pied 26 sur 21min TJR 12 sur 22 min TJR Total: 38 sur 43min TJR

1 pour 68 sec TJR

Données : Claro 2011

La consistance de ces deux équipes pour franchir la ligne d’avantage balle en main ou plus rarement avec un jeu au pied positionnel fait de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande deux monstres du jeu total expansif. La clef du succès contre ces équipes reste le ralentissement des ballons dans les zones d’affrontement. Or avec les nouvelles règles sur la zone de ruck et celle en particulier du plaqueur-plaqué, il sera très difficile de le faire légalement de manière consistante. Si les truqueurs sont pénalisés comme il se doit, la Coupe du monde à venir devrait être un régal de rugby total.

Concernant ce match en particulier, il a été gagné de manière méritée par des Wallabies qui arrivent en forme pour le Mondial comme nous le prédisions depuis l’été dernier. Notons que les All Blacks, sous pression en première mi-temps, ont commis beaucoup de fautes tactiques, notamment par le travers déjà vu en Afrique du Sud (défaite 18-5), cette volonté qui confine parfois à l’obsession de vouloir écarter les ballons sans avoir fixé la défense au préalable, bafouant ainsi et de manière incroyable un principe fondamental du jeu… La défense australienne très agressive a muselé des Blacks somme toute fébriles en première période à l’image d’un Carter dont le jeu au pied fut approximatif sous la pression australienne. L’erreur tactique fut corrigée en seconde période où le premier essai néo-zélandais, après 26 temps de jeu, fut une démonstration de continuité de jeu, de franchissement de la ligne d’avantage et de recherche d’intervalle qui vit Conrad Smith conclure un mouvement de longue haleine sur une passe au contact exceptionnelle de Dan Carter.

Le rugby néo-zélandais s’est également trouvé une nouvelle « bête noire » en la personne du demi de mêlée australien Will Genia, qui, cette année, a perforé la défense néo-zélandaise tant en Super 15 (voir son essai d’anthologie de 70m marqué en finale contre les Crusaders) que dans le Tri-Nations. Genia est le meilleur 9 de la planète avec le Sud-africain Fourie Du Preez quand ce dernier est en forme. Il représente l’image même du 9: vivacité d’esprit, performance technique et physique et capacité à fixer les défenses au ras en les empêchant de glisser (son essai contre les All Blacks est un classique du genre, prenant à l’intérieur le pilier qui glisse bien trop tôt…). Son entente depuis les juniors avec son comparse Quade Cooper fait d’eux certainement la paire de demis la plus dynamique et la plus imprévisible au monde.

Pour les amateurs de stats : c’est la première fois de l’ère professionnelle que les All Blacks entrent dans la Coupe du monde sans avoir gagné le Tri-Nations. Compte tenu des prestations précédentes lors des Mondiaux 1999, 2003 et 2007, on peut considérer cette donnée comme une bonne nouvelle !

Posté le 29.08.2011 sur rugby connection, dans Analyse par Fred Claro.

5 septembre 2011

Le powhiri des Bleus

La cérémonie officielle d'accueil de l'équipe de France a eu lieu samedi au domaine d'Orakei Marae, à Auckland. A cette occasion, les Bleus ont assisté au "powhiri", une cérémonie de bienvenue traditionnelle effectuée par une tribu maorie. Un joli moment d'émotion pour la délégation tricolore.

 
Tenue de cérémonie pour les Bleus

Et Thierry Dusautoir s'est incliné. Alors que plusieurs guerriers lui faisaient face le capitaine des Bleus a posé un genou à terre, signifiant ainsi, selon la tradition maorie, qu'il "venait en paix". Il était un peu plus de midi ce samedi à Auckland et la cérémonie d'accueil de l'équipe de France venait de débuter devant environ cinq cent personnes, dont de nombreux Français maquillés aux couleurs du drapeau tricolore.


A la démonstration de force des guerriers a succédé un haka réalisé par plusieurs dizaines de membres de la tribu Ngati Whatua o Orakei, ainsi que des chants religieux destinés à protéger les visiteurs. La délégation française s'est alors installée dans le "marae", le temple sacré, pour écouter les discours, du président de l'IRB, Bernard Lapasset, de l'ambassadeur de France en Nouvelle-Zélande, Francis Etienne, et du maire d'Auckland, Len Brown, notamment. Ce dernier a d'ailleurs donné rendez-vous aux Tricolores le 23 octobre prochain pour la finale, face aux All Blacks bien entendu...


Un moment solennel


Chaque Français a reçu une cape et effectué le hongi, salut maori exécuté front contre front, avant qu'un cadeau particulier ne soit offert à chaque joueur. Un cadeau que souhaitait leur faire la tribu d'Auckland : les trente Bleus se sont vus remettre un maillot de rugby spécialement créé pour l'occasion. Pour la petite histoire, les manches sont ornées des chiffres 29 et 9, rappel du score de la première finale de Coupe du monde en 1987, qui avait vu les Néo-Zélandais vaincre le XV de France...


Pendant un peu plus d'une heure, les Tricolores ont vécu leurs premiers instants d'exception de ce Mondial : "C’était une cérémonie assez étrange, témoigne Imanol Harinordoquy. J’ai déjà vécu d’autres cérémonies de Coupe du Monde mais là c’était particulier, on ressentait vraiment qu’on était sur la terre des All Blacks avec tout leur esprit. On sentait même la présence des ancêtres. On ne s’attendait pas vraiment à ça mais c’était très agréable à vivre. Il y avait un côté un peu mystique. Quand ils vous regardent, ils ont l’air envoûtés." Heymans, tout aussi touché : "C'est bien d'avoir pu toucher du doigt leur culture avec cette cérémonie. On en a parlé entre nous dans le bus en revenant, personne n'est resté insensible. Après, nous avons bien compris qu'ils nous attendent de pied ferme. La Coupe du monde a commencé, ça y est ." "Tout ça, ce n'est pas du cinéma", conclut William Servat. Non, en effet. Et les Bleus entreront véritablement dans la réalité de cette Coupe du monde le 10 septembre, pour leur premier match, contre le Japon.


Le powhiri des Bleus
Par Emilie DUDON, envoyée spéciale Midi Olympique-Rugbyrama 03 septembre 2011 à 21:15
15 mai 2011

L'élégance selon les joueurs du XV de France

15 mai 2011

LES LIVRES DE LA 8

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2 mai 2011

GERARD LESOEUR, artiste peintre

TRANCHES DE VIE
	COMMUNIQUER ?

IL SEMBLE BIEN QUE CELA SOIT UN VRAI
PROBLEME AUJOURD'HUI.

LES SCIENCES ET LES TECHNIQUES OUVRENT
DES CHAMPS NOUVEAUX MAIS EN FERMENT
D'AUTRES.

LE CONTACT DIRECT : LA PAROLE, LE REGARD,
LE TOUCHER EN SONT LES VICTIMES QUAND
ILS NE SONT PAS SOURCE D'AGRESSIVITE.

DOMMAGE, NOUS PORTONS TOUS TANT DE
POTENTIELS EN NOUS.

ALORS, UNISSONS NOS INDIVIDUALITES POUR
QU'ENFIN, COLLECTIVEMENT, NOUS FASSIONS
DE CETTE MAUDITE PLANETE UN ENDROIT
DE BONHEUR ET DE PAIX.

VIVE L'UTOPIE !!!

G. LESOEUR

 

 
La municipalité de ST DENIS a décidé de réunir à
l'occasion de cette fête mondiale de l'Ovalie,
10 artistes de l'hexagone de factures, de techniques
d'horizons différents, pour célébrer l'une de leurs
passions : LE RUGBY !

Ca et là, des esprits chagrins considèrent que l'art
et le sport sont aussi compatibles que l'eau et le feu ...
l'art façonnant l'esprit et la conscience, le sport
cultivant les muscles et le corps !
N'a t'on pas d'ailleurs, tendance à ironiser sur les
capacités intellectuelles du sportif pratiquant ou du
spectateur ?

Le sport a parfois servi dans sa représentation artistique
des propagandes d'état peu reluisantes, mais l'étude du
geste, le travail sur le mouvement n'ont cessé d'alimenter
la création artistique de l'antiquité à nos jours,
Nicolas DE STAËL en étant un brillant exemple.

Aujourd'hui, un nombre important d'artistes, "traite" le
rugby. La raison en est que les images, les valeurs
développées par ce sport sont bien autant de facteurs
déclencheurs de créativité.
LE JEU, LA FETE, LA COULEUR, LE GESTE, LE COMBAT,
LE RESPECT, LA CONVIVIALITE ... Des clichés ? Certes non,
ceux qui pratiquent ce jeu ou en fréquentent les arènes
en sont les témoins.

Pour ma part, un autre élément a été prépondérant pour
ma passion pour le rugby et donc dans ma façon de le
représenter. C'est la relation entre "L'INDIVIDU ET
LE COLLECTIF".
 


 


Dans un monde qui tend à un formatage, une concensualité, une individualisation forcenée,
ce sport développe une autre philosophie. Chaque individu est unique par sa richesse et son
potentiel mais, ne peut trouver sa réelle efficacité qu'au sein du collectif en unissant ses
richesses, son potentiel et ses différences à ceux d'autres individus. Au rugby, dans la défaite,
 c'est toujours collectivement que l'on se fait "MARCHER DESSUS" et c'est toujours collectivement
 que l'on "TUTOIE LES ETOILES".
 

N'en serait-il ainsi que pour le rugby ?

Et dans notre vie quotidienne ?

Et si, tout simplement nous réapprenions à vivre ensemble !!!

VIVE L'UTOPIE.

http://www.gerardlesoeur.info/index.html

http://arts-utopie-blues.blogspot.com/

14 avril 2011

Le système AFL – Une formule aux nombreux avantages


La proposition suivante a été inspirée par le championnat professionnel de football australien. Il s’agit d’une poule unique (que l’on peut fixer à 14, 15 ou 16 clubs). Tous les clubs s’affrontent au moins une fois. En revanche, le nombre de journées de championnat est limité à 20 (ou 22 si on part sur une base de 16 clubs). Ce qui signifie que tous les clubs ne se reçoivent pas en match aller-retour. Par exemple, si une équipe A rencontre une équipe B en matches aller-retour et une équipe C en match aller uniquement une saison, elle rencontrera l’équipe B en match aller uniquement et l’équipe C en matches aller-retour la saison suivante. Les 8 premiers sont qualifiés ensuite pour les phases finales organisées sur 4 semaines :

 

phases finales modèle Australian Football League

Phases finales modèle AFL (MisterRugby)

 

La formule de phase finale ci-dessus a l’avantage de multiplier les matchs de phases finales et de proposer le bénéfice du terrain aux clubs les mieux classés. Les matchs de phases finales étant ceux qui attirent le plus grand nombre de spectateurs, ils devraient largement contribuer à palier le manque à gagner dû au nombre inférieur de matchs joués en saison régulière par rapport à la formule actuelle. Cependant, il serait aussi possible d’adopter le système AFL pour la saison régulière et de garder le système de phases finales déjà existant dans le Top 14 Orange.

NB : cette formule de phase finale est un peu complexe à la première lecture mais tout en imposant des quarts de finale à tous le monde, elle préserve aux quatre premiers de la phase qualificative la possibilité d’un repêchage et impose aux quatre suivants un barrage entre les quarts et les demies.

Cette formule offre donc de nombreux avantages :

-       Elle permet d’éviter la surcharge de match et de proposer un nombre de matchs optimal par saison sans réduire le nombre de clubs.

-       Elle implique les équipes dans tous les matchs du championnat y compris dans les matchs à l’extérieur, les clubs ne peuvent plus faire d’impasse.

-       Il est même possible de réduire encore un peu plus le nombre de matchs les années de Coupe du monde sans toucher à la formule du championnat.

-       Pour le grand public la formule reste très lisible puisqu’il s’agit d’une poule unique avec un premier et un dernier.

Avec une telle formule une équipe jouerait 20 matchs de saison régulière dans l’année contre 26 aujourd’hui : soit un gain de 6 semaines dans le calendrier ! Cela permettrait d’étendre les plages de récupération/préparation.

Mais cette formule où tous les clubs ne se rencontrent pas en matches aller-retour est elle sportivement équitable ? Cette formule n’est pas moins équitable qu’un Tournoi des 6 Nations où les équipes s’affrontent en match aller sans retour, qu’une Coupe du monde où l’on retrouve toujours un déséquilibre entre les poules, qu’un Super 15 dans lequel toutes les équipes ne s’affrontent pas. De même qu’avec la formule de Top 14 actuelle un club peut terminer premier de la saison régulière et se faire sortir en demi-finales.

Mister Rugby

14 avril 2011

Thomas Domingo, son corps a dit stop

Thomas Domingo victime d’une rupture des ligaments croisé antérieurs du genou droit (à la 60e minute du match Clermont – Biarritz), c’est une énorme tuile. Pour lui d’abord, pour Clermont et le XV de France ensuite. Est-ce la faute à pas de chance ou la faute à la fatigue ? Entre les deux, mon cœur balance sans hésitation pour la deuxième. Et ce n’est pas parce que le pilier auvergnat n’a pas battu le record de matches joués par saison ces dernières années que son organisme n’était pas usé au point de lâcher sur « un geste anodin » comme le décrit Jean-Marc Lhermet dans les colonnes de L’Equipe ce matin.

Le manager clermontois dit en fait : « Il est difficile de cerner les raisons d’une telle blessure. Il y a peut-être un facteur fatigue. On l’avait laissé au repos la semaine dernière parce qu’on le trouvait un peu fatigué. Il y a aussi la malchance sur un geste anodin. » Malchance ? La chute de Domingo m’a rappelé celle de Vincent Clerc il y a trois ans à la même époque. Un ligament dans un genou d’un joueur de 25 ans qui cède de la sorte sur un appui, qu’est-ce d’autre que le ras-le-bol d’une articulation trop contrainte ?

pilier gauche XV de France

Domingo balle en main contre Galles. (Photo Philippe Caron)

Passé pro à l’été 2006, membre à part entière de l’équipe première de l’ASM depuis la saison 2008-2009, Thomas Domingo jouait son 25ematch cette saison après deux exercices à 30 et 33 matches. On a vu pire, c’est vrai (Servat à 39 la saison passée, par exemple). Il n’a pas toujours été titulaire non plus, mais l’a été de manière croissante chaque année – et puis, titulaire ou pas, c’est autant de semaines sur le pont, y compris lorsqu’il fut le 23e homme contre l’Italie. Il faut donc aussi s’arrêter sur la structure de ses saisons. Domingo a participé aux tournées estivales de juin 2009 (Nouvelle-Zélande, Australie) et juin 2010 (Afrique du Sud, Argentine). Si à chaque fois il n’a joué qu’un test (sur trois en 2009, sur deux en 2010), il a fait partie du voyage, subi les décalages horaires et les longs trajets, participé aux entrainements, bref il n’était pas en vacances.

Ainsi, en 2009, rentré début juillet de tournée, il attaquait le Top 14 dès le 15 août et enchaînait les trois premières journées comme titulaire. Il réalisa la saison que l’on sait, Grand Chelem et titre de champion de France à la clé puis s’envolait pour l’Afrique du Sud et l’Argentine. Rentrait à la toute fin du mois de juin 2010 pour réapparaître en Championnat dès le 20 août pour la deuxième journée, une carence obligatoire ayant été imposée sur l’une des deux premières journées pour les internationaux. Autant dire que le pilier auvergnat n’a quasiment pas soufflé depuis l’intersaison 2008 (physiquement ET mentalement). Lui comme d’autres d’ailleurs.

On ne peut que se désoler de cet accident malheureux qui met un coup d’arrêt à son début de carrière si prometteur (six mois minimum sont a priori nécessaire pour un retour). Thomas Domingo était-il fatigué ? Forcément. Son dernier mois de compétition allégé n’y a rien changé (23e homme contre l’Italie, une semaine de vacances après Galles) – ce repos-là est arrivé trop tard. Au même moment en Ecosse, le sélectionneur Andy Robinson a interdit de match en compétition européenne et Ligue Celte cinq joueurs clés qu’il veut en pleine forme pour la Coupe du monde. En France, les internationaux jouent trop, ce n’est pas nouveau. En revanche, hors micro en tout cas, ils reconnaissent de plus en plus cet état de fait, je l’ai constaté ces derniers mois. « C’est comme ça », finissent-ils tous par dire. La fatalité, quoi. Combien d’autres blessures de ce type faudrait-il pour que l’on considère que la fatalité n’a rien à voir là-dedans ?

Ludovic Ninet

14 avril 2011

Derby basque, l’exception culturelle (et économique)

Posté le 01.10.2010  par Ludovic Ninet sur son blog:

Nul besoin d’être basque pour comprendre qu’une fusion entre l’Aviron Bayonnais et le Biarritz Olympique est un non sens. Trop d’antagonismes en tout genre. Trop d’ambitions de part et d’autre. Mais quand même. A l’heure du rugby des grandes villes, compter deux clubs de Top 14 dans un rayon de quelques kilomètres carrés tient aussi du non sens. De l’utopie, peut-être même. Combien de temps tiendront encore les vrais faux Basques et les faux vrais Basques en tête de classement ?

Les deux clubs, malgré une énorme augmentation à Bayonne (+33%, 3,95 millions d’euros !) et une hausse qui a suivi le mouvement général à Biarritz (+1 million), présentent des budgets tout juste sous la moyenne du Top 14 (16,18) : 15,75 pour l’Aviron, 15,39 pour le BO. Pour la première fois depuis longtemps, Bayonne, qui a trouvé son président-promoteur-mécène en la personne d’Alain Afflelou, dépasse Biarritz et son carnet de chèques en blancs, Serge Kampf.

15,39 et 15,75 millions de budget, c’est un peu plus que Brive, Castres, Montpellier ou Perpignan, beaucoup plus que Bourgoin, Agen et la Rochelle. C’est vrai. Mais c’est aussi beaucoup moins que les locomotives du Top 14, dont le seuil se situe autour de 19 millions. Ça peut suffire. Ça peut freiner, aussi. Tout le monde connaît les ambitions de Blanco. Celles du tandem Salagoïty-Afflelou, on les devine.

Or comment croire que l’expansion du rugby, soudainement, s’interrompe ou que ces deux clubs qui se partagent le cœur des supporters du pays basque (300 000 habitants) et son économie (8 milliards d’euros de PIB environ*) réussissent à suivre sans fin les standards imposés par les plus argentés ?

Depuis le début de saison, Bayonne a réuni en moyenne 14 763 spectateurs à Jean Dauger (sur une capacité totale de 16 934) et Biarritz une moyenne de 11 989 à Aguiléra (capacité totale : 13 341). Imaginons un instant qu’une seule entité rassemble en un même stade un seul et même public (on rêve, oui). Qu’il n’y ait que cet unique stade à faire évoluer. Que les pouvoirs publics et les partenaires privés se concentrent sur une équipe et pas deux. Imaginez le potentiel.

On aurait tourné notre veste et vendu notre âme, direz-vous et vous n’auriez pas tort. Mais à vouloir être compétitif dans le rugby d’aujourd’hui et dans celui de demain, ne l’a-t-on déjà fait ? Des grands noms et des symboles ont franchi le Rubicon (Lagisquet, Gonzalez dans un sens, Condom, Avril dans l’autre). Au final, qui s’en est plaint ?

En attendant l’improbable (ou la chute de l’un des deux ouvrant la voie à l’autre), louons ce pied de nez au réalisme froid du rugby d’aujourd’hui exposé ci-dessus, cette exception culturelle basque, entêtement à vouloir réussir en son clocher qui nous offre le seul et vrai derby de notre désormais rugby des grandes villes. Une réminiscence furtive (et illusoire ?) du rugby d’hier.

* Estimation réalisée à partir de documents de la CCI de Bayonne

20 février 2011

la réponse des Waratahs Skills aux blacks - Summer Edition

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